Retour sur les Réflexions revues et corrigées, toujours d’actualité, à partir de l’interview de Jay McInerney par Stéphane Reynaud Le Figaro du 27 octobre 2013.
Entre le simple j’aime, j’aime pas et le commentaire d’un critique sur un Beaujolais Nouveau (c’est la période autant en profiter) : couleur intense, brillante, d’un rouge cerise à reflets violacés. Nez net, intense et puissant et complexe avec une dominante fruits noir compotée (mûre, cassis). En bouche, l’attaque est franche, d’une belle ampleur, harmonieuse, étoffée avec des arômes fruités, fins et élégants qui prolongent la finale, n’est-il pas vain d’espérer une parole plus accessible, plus authentique et pour tout dire plus sincère. D’un autre côté, est-ce que je parle plus simplement du vin si je dis qu’un Puligny-Montrachet est l’incarnation de Grace Kelly ou qu’un Château Latour est l’incarnation de Grégory Peck ; si je ne m’appelle pas Jay McInerney, écrivain new-yorkais et critique de vin reconnu, on me regardera avec des yeux ahuris et certains pourraient dire sur un vin plus ou moins bon, voire une piquette, qu’il est l’incarnation de sa belle-mère !
Jacques Puisais et Jacky Rigaux lors des Rencontre Henry Jayer 2019
En
saluant la mémoire de Jacques Puisais, s’impose immédiatement en moi une
évidence : il a été un acteur majeur du sauvetage des aliments et des vins
fins au XXème siècle. En sortant de la dernière guerre mondiale, la soif de
liberté retrouvée s’est conjuguée à la frénésie de la production-consommation
avec une banalisation industrielle des productions agricoles réalisées à coups
d’engrais chimiques, de pesticides, d’herbicides, de fongicides… L’empreinte de
l’origine disparaissait de plus en plus au profit d’une construction de goûts
de plus en plus artificiels. Face à cette déferlante de produits industriels de
marque proposés par l’industrie agro-alimentaire, il contribua à sauver les
productions paysannes et artisanales, marquées par la singularité de leur
origine : des aliments comme des vins ou spiritueux qui délivrent un message,
une histoire, un savoir-faire, une tradition de goûts à la diversité
enchanteresse.
Par le Docteur Jean-Pierre Rifler : Mémoire pour le D.U Alimentation Santé et micro-nutrition.
Pour les non spécialistes vous pouvez aller jusqu’à la page 36 (pages très intéressantes sur l’histoire de la relation vin et santé), après ça se corse. Les données scientifiques ont donné lieu en partie à l’article diffusé dans la revue scientifique Diseases nov.2018 Un repas sans vin est-il bon pour la santé ? par le docteur Jean-Pierre Rifler du Centre hospitalier de Haute Côte d’Or. Publié : 16 novembre 2018
Résumé de l’article de la revue scientifique Diseases : Hippocrate, le père de la médecine, avait dit : « Le vin est une chose merveilleusement appropriée à l’homme si, en santé comme en maladie, il est administré avec des mesures appropriées et justes en fonction de la constitution individuelle. » Le vin a toujours accompagné l’humanité, pour la religion ou pour la santé. Chrétiens et juifs ont besoin de vin pour la liturgie. Pour Platon, le vin était un élément indispensable pour la société civile et les plus importants dans le colloque. Dans cette deuxième partie du banquet, mêlée de l’eau, le vin a donné l’ordre. Si le paradoxe français a fait couler beaucoup d’encre, c’est le vin qui en était à l’origine responsable. De nombreux chercheurs ont tenté d’étudier l’alcool et les polyphénols dans le cadre de projets de recherche financés par les le vin, pour résoudre le mystère. Au-delà de ses effets cardiovasculaires, il y a aussi des effets sur la longévité, le métabolisme, la prévention du cancer et la neuroprotection, et la liste continue. L’objectif de ce travail est de faire une analyse des connaissances actuelles sur le sujet. En effet, si le paradigme des antioxydants est séduisante, c’est peut-être par leur effet pro-oxydant que les polyphénols agissent, par leur action antioxydante. processus épigénétique médié par nrf2. Le vin est une réserve d’antioxydants pour l’hiver et c’est par cette propriété que le vin agit, dans une solution alcoolique. Un vin sans alcool est une hérésie pure.
Le vin est l’élixir qui, par sa conception, depuis des millénaires, agit comme une pharmacopée qui a permis à l’homme de guérir et prospérer sur la planète. D’Alvise Cornaro à Serge Renaud, la nutrition a été la clé pour la santé et la longévité, que ce soit le régime crétois ou d’Okinawa, c’est la petite dose d’alcool (vin ou saké) qui permet la biodisponibilité des polyphénols. Une consommation modérée d’alcool protège et un potentiel de longévité. En conclusion, buvons moins, mais buvons mieux, pour vivre plus vieux.
Dégustation organisée par l’Université des grands vins du lundi 27 janvier 2020.
Article de David Lefebvre
A l’origine, l’électricité n’existait pas. Les dégustations qui se déroulaient en cave se faisaient obligatoirement à la bougie, la lumière vivante, ou dans la pénombre. Cette ambiance lumineuse spécifique apparaît comme une des conditions importantes pour percevoir les messages du lieu délivrés par le vin à travers la dégustation géo-sensorielle.
Si les vignes franches de pied sont aujourd’hui minoritaires, elles sont revenues dans la lumière grâce à des vignerons convaincus qu’elles restituent plus fidèlement le message du lieu dans le vin qui en naît. Charles Joguet est sans doute le premier vigneron visionnaire engagé dans cette voie. C’est lui qui a inspiré Didier Dagueneau, lequel a pu ainsi s’engager la même année dans la plantation, côte à côte, dans un grand terroir, d’une vigne franche de pied et d’une vigne greffée : Pouilly-Fumé Astéroïde et Pouilly Fumé Pur-Sang. François Chidaine l’a fait un peu plus tard sur Montlouis, Philippe Charlopin sur Marsannay, Anne-Claude Leflaive sur Puligny-Montrachet… Des vignerons s’avisèrent qu’il existait encore des vignes franches de pied sur leur vignoble, comme Alexandre Chartogne à Mervy, en Champagne. Récemment, Thibault Liger-Belair, en rachetant un vignoble sur Moulin à Vent, découvre une vigne franche de pied pré-phylloxérique. Le vieux propriétaire qui lui vendait son domaine ne pensait pas la mettre dans la corbeille, mais Thibault fut enthousiasmé par son acquisition !
Les vins de Californie sont entrés dans le concert des vins fins avec la marque comme porte drapeau. Lors du fameux « Jugement de Paris de 1976 »[1] qui signe leur entrée sur la scène médiatique, ce sont Château Montelena (chardonnay) et Stag’s Leap Wine Cellars (cabernet-sauvignon) qui devancèrent Meursault Charmes et Château Mouton-Rothschid (Pauillac), et non des lieux où naquirent les raisins, comme Chambertin ou Romanée.[2]Lire la suite
Par Roger Gibey, Maître de Conférence honoraire à l’Université de Franche-Comté Besançon. Historien de Pasteur et écrivain sur les vins du Jura. Journée séminaire du 1er juin à Arbois de l’association Nutrition Méditerranéenne & Santé (NMS) partenaire de Master1247
In Strasbourg’s Hôpital civil, a bottle of Châteauneuf-du-Pape would be prescribed for bloating, while a Côtes de Provence rosé was used to treat obesity. By Melissa Banigan BBC 2 May 2019 Voir l’article en anglais sur le site de la BBC en cliquant ICILire la suite