Réflexions nées de la lecture du texte de Frédéric Mugnier : Pour en finir avec la biodynamie. Jacky Rigaux

Arrivées sur le devant de la scène viticole dans les années 1980, les pratiques biodynamiques ont largement permis de réactiver la vie dans les sols, dont Claude Bourguignon, en 1989, devant un groupe de jeunes vignerons, avait alerté qu’elle avait disparu avec la généralisation des herbicides, pesticides, acaricides et autres fongicides… Ces pratiques ont largement participé à ce que nous avons appelé, après coup, un réveil des terroirs, le réveil de vins capables à nouveau de délivrer un message tactile, gustatif et olfactif original, le message de nos grands vins de « climats », classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2015. Un peu partout dans le monde, partout où une viticulture de terroir est possible, les « climats » de Bourgogne inspirent un retour fort aux vins de lieux, aux vins de hauts-lieux viticoles. Pour accoucher de tels vins, les pratiques respectant les équilibres naturels des sols sont requises. Si les pratiques biodynamiques ne sont pas les seules à favoriser une viticulture « propre », respectueuse de la biodiversité, elles ont sonné leur retour et y réussissent toujours, attirant toujours davantage de vignerons soucieux de pérenniser une viticulture de terroir, une viticulture génératrice de vins qui délivrent un message original de lieu.

Avec la biodynamie, retour à des pratiques respectueuses de la nature et de l’origine.

Alors, pourquoi VOULOIR en finir avec la biodynamie ? Pourquoi ne pas, tout simplement, ouvrir d’autres voies, sans jeter un discrédit sur une biodynamie renvoyée à de simples pratiques ésotériques, à un obscurantisme d’un autre âge ? La biodynamie a largement contribué à ouvrir un véritable autre âge à l’agriculture, celui d’une agrologie contestant une agronomie dominante, totalement asservie à une industrie agroalimentaire pourvoyeuse de produits chimiques de synthèse qui considérait de plus en plus le sol comme un simple support de plante.

Initiée au XIXe siècle, l’industrialisation a gagné l’agriculture, comme la viticulture, pour aboutir à la généralisation de vins de plus en plus issus de la construction d’un goût, de moins en moins naturels. Sauvés par de grands savants, dont on retient les noms d’André Julien [1], Jules Lavalle, Antoine Lavoisier, Simon Morelot ou Jules Guyot, on pensait les vins fins d’origine, nés de hauts-lieux viticoles, garantis pour toujours avec la loi sur les appellations d’origine contrôlée (AOC) en 1935. Mais une deuxième moitié de XXe siècle, gagnée par la logique productiviste, associée à celle de la société de production-consommation, a oublié la philosophie du terroir, pour faire du vin un produit qui doit entrer dans les lois du marché. La transformation, en 2009, de l’Institut national des appellations d’origine (INAO), organisme qui garantit non pas la qualité d’un produit, mais son origine, en Institut national des origines et de la qualité, va dans ce sens, abandonnant les principes fondateurs d’une viticulture exclusivement d’origine. [2]

L’introduction des pratiques biodynamiques en viticulture s’inscrit donc dans une résistance à une viticulture ayant épousé les logiques du productivisme, pour des vins de plus en plus arrangés par les techniques et les produits œnologiques, imposant une typicité à la place d’une originalité [3]. Rudolph Steiner est un des premiers intellectuels à alerter sur les dangers d’une agriculture résolument tournée vers des pratiques chimiques capables d’éradiquer plantes, insectes, rongeurs, champignons…, jugés nuisibles et perturbant des pratiques agricoles modernes rationnelles. Il est sans doute le premier à considérer que l’agriculture doit s’inscrire exclusivement dans des pratiques respectueuses des processus de vie, des forces vitales. Ainsi, chaque élément vivant trouve sa place dans un écosystème respectueux de la biodiversité. Il n’existe pas de « mauvaises herbes », par exemple [4].

Dans les années 1990, Pierre Morey, un des pionniers de la biodynamie en Bourgogne, rappela avec force que la biodynamie a largement contribué au retour à des pratiques respectueuses de la vie dans les sols. « Les Rencontres Henri Jayer ont fait date. D’abord, c’est lui-même qui a engagé le débat sur la biodynamie. Cette dernière faisait rire au début de sa mise en œuvre, dans les années 1980-1990. Elle était considérée comme une pratique de sorcellerie. On a pu remarquer que les vignerons présents aux Rencontres qui ne travaillaient pas en biologie ou en biodynamie semblaient plutôt gênés en abordant les problèmes de conscience professionnelle dans notre métier. Cela nous rappelle qu’il faut des vignerons engagés, comme le fut Henri Jayer dans sa génération, lui qui n’a jamais succombé aux sirènes de la viticulture productiviste. »[5] Aujourd’hui, dans tous les grands vignobles de France et d’ailleurs, les vignerons engagés en biodynamie sont les garants d’une viticulture respectueuse de la biodiversité la plus proche des équilibres naturels des hauts-lieux viticoles [6].

Avec la biodynamie, un plaidoyer pour la vie


Pour les vignerons engagés en biodynamie, la question de la vie dans les sols est cruciale, tant elle a été menacée d’extinction par les pratiques chimiques arrivées après la dernière guerre mondiale. Aux côtés des précurseurs français, François Bouchet et Pierre Masson [7], ces vignerons ont fait appel à des spécialistes de la microbiologie des sols, comme Claude Bourguignon [8] ou Dominique Massenot, ou encore à des bio-géologues comme Yves Hérody. Ces consultants sont de vrais scientifiques, souvent docteurs en Sciences naturelles. Et, c’est bien la question de l’origine de la vie qui est reposée, quand cette dernière est menacée par les excès des industries et des agricultures chimiques.

Biologie contre chimie ? Les choses sont plus complexes. Il faut repartir de ce que Claude Bernard avait avancé : le vivant n’existe que par les échanges avec l’environnement. Or, c’est plutôt la vision biochimique de Louis Pasteur, très cartésienne, qui s’est imposée dans un monde de plus en plus technologique, recherchant et inventoriant les éléments constitutifs du vivant, dont ceux jugés nocifs ou dangereux qu’il convient d’éradiquer. À l’inverse, Claude Bernard avait avancé que le milieu est beaucoup plus important que les éléments qui le composent, que tout est affaire d’équilibre. Et de nos jours, force est de constater que nous ne connaissons guère plus de 20 % de ces éléments ! Il est même des bactéries que nous sommes toujours incapables de caractériser aujourd’hui. D’où vient la vie ? C’est une question qui reste ouverte.[9] Les recherches qui portent aujourd’hui sur les sources pré-biotiques de Yellowstone, en particulier, sont passionnantes et ouvrent la question du rapport du minéral avec le biologique.

En un moment de l’histoire où la prise de conscience écologique s’est généralisée, n’est-il pas temps de revenir à l’enseignement de Claude Bernard, et rappeler que Rudolph Steiner, comme ce dernier, s’est largement inspiré de Goethe qui décrit, dans la Métamorphose des plantes, comment la graine (ou semence) s’éveille à la vie, mue par une force vitale, dans un mouvement de diversification et de différenciation (épigenèse). La vie terrestre est reliée à la vie planétaire. Le vivant n’est pas réductible aux lois physico-chimiques.

En envisageant la vie comme de la matière animée par une force vitale, Rudolph Steiner a eu une intuition qui s’actualise dans les pratiques biodynamiques. Tout est relié : la plante ne vit que dans ses interactions avec le cosmos et la terre. Activer ces interactions, les dynamiser, tel est le travail du vigneron en biodynamie. La biodynamie peut ainsi être considérée comme une porte d’entrée dans une viticulture qui rappelle, haut et fort, que revendiquer un terroir exige qu’il y ait de la vie dans les sols. Sans cette vie préservée et dynamisée, que l’on pervertit avec les apports nutritionnels de synthèse issus des technologies modernes, c’est d’un sol comme simple support de plante dont il s’agit alors, annonciateur potentiel d’une viticulture hors sol un peu partout sur la planète, et pourquoi pas dans les déserts !

En détruisant faunes et flores jugées nuisibles en viticulture comme en agriculture, on perturbe les équilibres naturels de la terre, de l’air, de l’eau et du feu. La biodynamie active la multiplicité des éléments et forces qui concourent au bon fonctionnement des processus de vie sur terre. Ainsi peuvent fonctionner à nouveau naturellement les « hauts-lieux » viticoles.

Steiner, lecteur de Kant

C’est Emmanuel Kant, à l’orée du XIXe siècle, qui s’est employé à montrer qu’à côté de ce qu’il nomme jugement déterminant [10], existe une autre activité intellectuelle qu’il appelle jugement réfléchissant [11]. C’est lui qui, le premier, a attiré notre attention sur le fait que si le jugement déterminant sous-tend l’élaboration de nos représentations de la nature, c’est le jugement réfléchissant qui travaille notre expérience de l’art et plus généralement de la vie.

Amorcé au XVIIe siècle, avec l’advenue de la physique-mathématique sur le devant de la scène intellectuelle, le mouvement d’instrumentalisation du monde, issu du jugement déterminant, s’imposa au XIXe siècle. Une pensée privilégiant le « quantifiant », et son cortège d’éléments à identifier et à comprendre s’imposait. Ainsi se développa une agronomique de plus en plus chimique, de moins en moins biologique, capable d’éradiquer toutes les espèces nuisibles, quitte à négliger les catastrophes écologiques qui peuvent s’en suivre, comme on le constate de nos jours. Edgar Morin, a montré que le savoir s’est organisé autour du principe de simplification, qui prescrit de réduire le complexe au simple et/ou de réduire un réel essentiellement multidimensionnel à une de ses dimensions jugées fondamentales. Il y a là comme une incoercible tendance à mutiler la vie. L’opérativité de la rationalité, dans chacun des champs qu’elle a pu isoler, est incontestable, mais trop peu soucieuse des dégâts collatéraux que sa mise en œuvre peut causer aux autres dimensions du réel.

Aux côtés de ce vaste mouvement intellectuel de jugement déterminant, générateur d’un développement considérable de la physique-mathématique, puis de la chimie, et des technologies qui en découlent, Kant met en évidence que nous avons également une faculté à procéder à des jugements réfléchissants. Par eux nous distinguons ce qui relève du beau, bien que nous ne soyons pas en mesure de définir conceptuellement le beau. Par eux nous reconnaissons ce qui est vivant, sans pour autant être en mesure de dire conceptuellement ce qu’est la vie. Force est donc de constater qu’existe une faculté mentale ayant sens et fonction de discerner les processus organisateurs en acte, sans pour autant savoir exactement ni d’où ils viennent, ni où ils vont pour finir.

Steiner [12], comme Goethe, a lu Kant, avec pour conséquence d’acquérir la conviction que la biologie naissante est sans doute plus proche de l’art que de la physique-mathématique ou de la chimie ! Dans la tension qui opposa Louis Pasteur, le biochimiste, et Claude Bernard, le biologiste, c’est vers ce dernier qu’il penchera. Ainsi doit-on comprendre le mouvement de biodynamie qu’il initia comme l’affirmation de la multi-dimensionnalité [13] du réel, le respect de la pluralité des « natures » [14] avec lesquelles il convient de composer. Exceller, une fois que l’on a compris qu’il existe des « natures », revient à s’efforcer de déployer à leur entour de la « virtuosité », par-delà toute prétention à une maîtrise technique.

Les forces à l’œuvre dans la nature

Mobiliser de façon ouverte et contrôlée, au bénéfice de la Nature, des forces qu’on ne crée pas, mais que l’on reconnaît y être à l’œuvre, telle est la légitime ambition des viticulteurs et agriculteurs biodynamistes. L’impact réorganisateur des fonctionnements naturels par les « préparats », tisanes et composts, est probant et visible sur la plante qui retrouve par leur médiation ses fonctionnements naturels.[15] Une comparaison des trois méthodes de viticulture – conventionnelle-chimique, biologique et bio-dynamique – a été conduite par Anne-Claude Leflaive et Pierre Morey sur une même parcelle, le climat Clavoillon, à Puligny-Montrachet. Elle a mis en évidence que l’activité biologique était de loin la plus importante en culture biodynamique, que les racines y allaient le plus en profondeur, que les différentes faunes naturelles (épigées et endogées) y étaient les plus nombreuses et équilibrées. Et de surcroît les vins issus de la pratique biodynamique gagnaient en pureté, minéralité, qualité salivaire, sapidité…, et présentaient à la dégustation un niveau énergétique supérieur. Après une dizaine d’années de viticulture biodynamique, Bruno Clavelier, viticulteur à Vosne-Romanée, a remarqué une homogénéisation de ses sols avec une qualité grumeleuse qui favorise l’aération nécessaire à une vigne en bonne santé.

Même si cela échappe aux esprits trop cartésiens, en activant les forces de verticalité telluriques par la préparation 500 et les forces de verticalité cosmiques par la préparation 501, on redonne sa verticalité à la liane originelle qu’est la vigne, contrainte à l’horizontalité par la taille.

Quoi qu’il en soit, comme l’exprime très bien Olivier Humbrecht, ingénieur agronome, œnologue, master of wine et vigneron biodynamiste : « Dans la mesure où personne ne sait expliquer ce qui a créé le vivant sur terre sans utiliser la religion, je pense que la biodynamie a le droit d’exister sur la simple constatation des résultats obtenus. » Bruno Clavelier, diplômé en œnologie et viticulture, viticulteur biodynamiste, affiche clairement son choix : « C’est comme un instrument de musique mieux réglé pour interpréter la partition. Cela sonne plus vrai, plus précis, avec une vibration moins terne, plus vive, plus aiguisée… La minéralité du vin est transcendée. Il a une solidité minérale comparable à un axe qui donne une personnalité, un tempérament au vin ! »

Avec pragmatisme, Ted Lemon, chef de file de la biodynamie en Californie, rappelle que « les méthodes biodynamiques viennent accompagner les bonnes pratiques physiques de l’agriculture. Bien des pratiquants de la biodynamie perdent de vue cet aspect essentiel de la biodynamie et tombent dans une vague rêverie aussi peu fructifère que les méthodes industrielles. L’agriculture industrielle, quant à elle, malgré ses tentatives répétées, n’a jamais pu contrarier l’importance de ces mesures traditionnelles. Bien au contraire, la dégradation constante du paysage et des terres agricoles témoigne de l’échec spectaculaire des méthodes de l’agriculture industrielle ».[16] Alain Mouex (Château Mazeyres, Pomerol) rappelle que « la biodynamie, c’est la mise en œuvre d’un outillage expérimental grâce auquel nous accompagnons les phénomènes naturels pour en extraire les résultats les plus convaincants en matière de résistance aux maladies, d’accompagnement des processus de croissance et de qualité. »

Biodynamie et épistémologie

Les pratiques biodynamiques sont issues d’une heuristique féconde, celle initiée à l’aube du XIXe siècle par Kant (1724-1804) avec la reconnaissance du jugement réfléchissant. Ainsi, avec la dialectique de l’organe et de la fonction, grâce à sa découverte de la fonction glycogénique du foie, Claude Bernard (1813-1878) initiera la biologie. Son Introduction à l’étude de la médecine expérimentale (1865) n’est cependant pas solide épistémologiquement parlant, car il voulait asseoir la biologie aussi solidement que la physique et la chimie dans le concert des sciences de l’époque. Goethe, n’ayant pas eu le même souci de reconnaissance scientifique, est resté plus proche de la poésie. Quant à Steiner, dans un contexte où l’ésotérisme fleurissait, il inscrivit la biodynamie dans un discours qui dérangeait en son temps comme aujourd’hui. Avec une approche épistémologique initiée par Poincaré rappelant que ce qui compte en science, c’est que les modèles soient commodes, il est probable que la biodynamie saura trouver sa place plus aisément dans la communauté scientifique contemporaine.

En effet, on admet de plus en plus aujourd’hui que les corps que manipule le chimiste ne cessent guère de lui jouer des tours. Ils ne sont « purs » que relativement à des opérations au total assez grossières au regard du réel, si affinées soient-elles au regard de ce que nous savions faire hier. Le physicien, de son côté, au fur et à mesure qu’il précise sa démarche, découvre son champ perturbé par des parasites de plus en plus nombreux, de plus en plus subtils, dont il ne saurait prétendre se protéger radicalement. Sans parler du caractère très approximatif des modèles des neurologues qui sont les premiers à savoir les immenses marges d’incertitudes ! C’est donc toujours de régulations dans le maniement du réel qu’il s’agit, point de savoirs stricts et adéquats.

[1] « Ces opérations, que l’on qualifie dans certains pays, de soins qui aident à la qualité, sont toujours nuisibles aux vins de la Côte d’Or. Ils ont un bouquet qui leur est propre et qui ne se développe souvent qu’au bout de trois ou quatre ans. C’est les altérer que d’y introduire des substances aromatiques ou d’autres vins, quelle que soit la qualité. » (A. Jullien, Topographie de tous les vignobles connus, 1816, p. 127)

[2] « Dès lors que l’on introduit le concept qualitatif dans la définition d’une origine, on fait entrer les lois du marché, donc des intérêts financiers, dans un processus où ce concept n’a pas sa place. Ceux qui ont imposé cette réforme, entendez le négoce et le lobby agroalimentaire, savaient très bien ce qu’ils faisaient. Jusqu’en 2009, l’INAO avait une éthique. Il a désormais des objectifs. Autrement dit, il a pour mission de promouvoir les produits français dans le commerce, en totale négation, voire trahison, de ses principes fondateurs. Une honte. » (Legasse P., Dictionnaire impertinent de la gastronomie, François Bourin Editeur, 2012, p. 172.

[3] Baudouin (P.), AOC : originalité ou typicité ? in Revue des Œnologues, N° 108, juillet 2003.

[4] Ducerf (G.), L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices, guide de diagnostic des sols, 2018.

[5] Le terroir et le vigneron, Terre en Vues, 2008, p. 206.

[6] Dans un entretien avec René Renou pour un dossier de la revue Que Choisir ? d’avril 2001, ce dernier déclarait que les viticulteurs français avaient cinq ans pour se ressaisir, pour relever le défi des vins de terroir, pour en réaffirmer haut et fort les valeurs et les grands principes, pour les révéler, dans une époque où les dérives productivistes avaient tendance à détruire les beaux terroirs de France et d’Europe. (Repris par J. Rigaux, in Le terroir et le vigneron, Terre en Vues, 2006, p. 20, en français, en anglais et en japonais).

[7] Pierre Masson (1944-2018) était ingénieur agronome. Il a été un précurseur de l’agriculture et de la viticulture biodynamiques, en Bourgogne en particulier, où il possédait une ferme. On lui doit en particulier le Guide pratique pour l’agriculture biodynamique.

[8] Claude et Lydia Bourguignon fréquentèrent et enseignèrent à l’Ecole de Beaujeu, aux côtés de Jean Nolle (traction animale), Josette Ducom (bio-dynamie), Pierre André (vétérinaire, homéopathe), Jean-Yves Henri, (médecin homéopathe), Yves Hérody (géologue et pédologue) et bien d’autres pionniers de l’écologie.

Yves Hérody est le consultant du Groupe d’Etudes et de Suivi des Terroirs (GEST) créé en 1995 par Cyrille Bongiraud avec Aubert de Villaine, Dominique Lafon, Jean-Claude Rateau, Emmanuel Giboulot et quelques autres au début des années 1990. Le GEST est présidé aujourd’hui par Thibault Liger-Belair.

On lira de L. et C. Bourguignon, Manifeste pour une agriculture durable, 2017, Actes Sud.

[9] François Jacob, prix Nobel de Biologie, rappelle dans son ouvrage, La logique du vivant, (NRF, 1971), que plus nos connaissances en biologie grandissent, plus nous devenons conscients de l’immensité de ce que nous ne connaissons pas ! Il a également écrit : « la biologie, comme toutes les sciences, ne cherche plus la vérité, elle construit la sienne. »

[10] Kant (E.), Critique de la raison pure théorique

[11] Kant (E.), Critique de la faculté de juger

[12] Rudolph. Steiner (1861-1925) lisait Spinoza, Kant, Nietzsche, Goethe… Il avait particulièrement travaillé la partie, « La Dialectique Transcendantale » dans la Critique de la Raison Pure, où Kant souligne l’impuissance de l’entendement humain. Il a rendu hommage à Goethe dans Une théorie de la connaissance chez Goethe (1886).

[13] Un parallèle peut être fait avec les recherches sur les cancers. On lira, en particulier, J. C. Salomon, Le tissu déchiré, Propos sur la diversité des cancers, 1991, Seuil. (« L’ouvrage bouscule parfois des idées établies ; il secoue des esprits installés dans des dogmes trop paresseusement admis. Il lui arrive de surprendre par des conceptions et des propositions inattendues », Pr Raymond Latajet)

[14] On peut considérer « les êtres élémentaux très utiles » chers à Steiner comme des métaphores de ces « natures ». Nicolas Joly, en poète, peut énoncer que les préparations biodynamiques sont un moyen de les « courtiser ».

[15] « C’est au petit matin qu’on active, grâce à la préparation 501(silice de corne), les forces verticales cosmiques, avec un brouillard fin qui monte lentement, comme la rosée matinale, vers le cosmos. La bouse de corne (500), à l’inverse, est offerte aux sols et aux racines sous forme de grosses gouttes qui rejoignent le sol, en fin de journée (forces verticales telluriques). On profite de l’inspiration de la terre pour activer un mouvement de descente », B. Clavelier, in Le climat, le vigneron et le gourmet, Terre en Vues, 2019, p. 76.

[16] Le terroir et le vigneron, Terres en Vues, 2006, pp. 285-293.