Est-il possible de parler du vin simplement ? Didier Langlois

Retour sur les Réflexions revues et corrigées, toujours d’actualité, à partir de l’interview de Jay McInerney par Stéphane Reynaud Le Figaro du 27 octobre 2013.

Entre le simple j’aime, j’aime pas et le commentaire d’un critique sur un Beaujolais Nouveau (c’est la période autant en profiter) : couleur intense, brillante, d’un rouge cerise à reflets violacés. Nez net, intense et puissant et complexe avec une dominante fruits noir compotée (mûre, cassis). En bouche, l’attaque est franche, d’une belle ampleur, harmonieuse, étoffée avec des arômes fruités, fins et élégants qui prolongent la finale, n’est-il pas vain d’espérer une parole plus accessible, plus authentique et pour tout dire plus sincère. D’un autre côté, est-ce que je parle plus simplement du vin si je dis qu’un Puligny-Montrachet est l’incarnation de Grace Kelly ou qu’un Château Latour est l’incarnation de Grégory Peck ; si je ne m’appelle pas Jay McInerney, écrivain new-yorkais et critique de vin reconnu, on me regardera avec des yeux ahuris et certains pourraient dire sur un vin plus ou moins bon, voire une piquette, qu’il est l’incarnation de sa belle-mère !

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