Hommage à Jacques Puisais

Par Jacky Rigaux

Jacques Puisais et Jacky Rigaux lors des Rencontre Henry Jayer 2019

En saluant la mémoire de Jacques Puisais, s’impose immédiatement en moi une évidence : il a été un acteur majeur du sauvetage des aliments et des vins fins au XXème siècle. En sortant de la dernière guerre mondiale, la soif de liberté retrouvée s’est conjuguée à la frénésie de la production-consommation avec une banalisation industrielle des productions agricoles réalisées à coups d’engrais chimiques, de pesticides, d’herbicides, de fongicides… L’empreinte de l’origine disparaissait de plus en plus au profit d’une construction de goûts de plus en plus artificiels. Face à cette déferlante de produits industriels de marque proposés par l’industrie agro-alimentaire, il contribua à sauver les productions paysannes et artisanales, marquées par la singularité de leur origine : des aliments comme des vins ou spiritueux qui délivrent un message, une histoire, un savoir-faire, une tradition de goûts à la diversité enchanteresse.

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LE VIN EST-IL UN ALIMENT SANTE ?

Par le Docteur Jean-Pierre Rifler : Mémoire pour le D.U Alimentation Santé et micro-nutrition.

Pour les non spécialistes vous pouvez aller jusqu’à la page 36 (pages très intéressantes sur l’histoire de la relation vin et santé), après ça se corse. Les données scientifiques ont donné lieu en partie à l’article diffusé dans la revue scientifique Diseases nov.2018 Un repas sans vin est-il bon pour la santé ? par le docteur Jean-Pierre Rifler du Centre hospitalier de Haute Côte d’Or. Publié : 16 novembre 2018

Résumé de l’article de la revue scientifique Diseases : Hippocrate, le père de la médecine, avait dit : « Le vin est une chose merveilleusement appropriée à l’homme si, en santé comme en maladie, il est administré avec des mesures appropriées et justes en fonction de la constitution individuelle. » Le vin a toujours accompagné l’humanité, pour la religion ou pour la santé. Chrétiens et juifs ont besoin de vin pour la liturgie. Pour Platon, le vin était un élément indispensable pour la société civile et les plus importants dans le colloque. Dans cette deuxième partie du banquet, mêlée de l’eau, le vin a donné l’ordre. Si le paradoxe français a fait couler beaucoup d’encre, c’est le vin qui en était à l’origine responsable. De nombreux chercheurs ont tenté d’étudier l’alcool et les polyphénols dans le cadre de projets de recherche financés par les le vin, pour résoudre le mystère. Au-delà de ses effets cardiovasculaires, il y a aussi des effets sur la longévité, le métabolisme, la prévention du cancer et la neuroprotection, et la liste continue. L’objectif de ce travail est de faire une analyse des connaissances actuelles sur le sujet. En effet, si le paradigme des antioxydants est séduisante, c’est peut-être par leur effet pro-oxydant que les polyphénols agissent, par leur action antioxydante. processus épigénétique médié par nrf2. Le vin est une réserve d’antioxydants pour l’hiver et c’est par cette propriété que le vin agit, dans une solution alcoolique. Un vin sans alcool est une hérésie pure.

Le vin est l’élixir qui, par sa conception, depuis des millénaires, agit comme une pharmacopée qui a permis à l’homme de guérir et prospérer sur la planète. D’Alvise Cornaro à Serge Renaud, la nutrition a été la clé pour la santé et la longévité, que ce soit le régime crétois ou d’Okinawa, c’est la petite dose d’alcool (vin ou saké) qui permet la biodisponibilité des polyphénols. Une consommation modérée d’alcool protège et un potentiel de longévité. En conclusion, buvons moins, mais buvons mieux, pour vivre plus vieux.

Intérioriser la dégustation

Dégustation organisée par l’Université des grands vins du lundi 27 janvier 2020.

Article de David Lefebvre

A l’origine, l’électricité n’existait pas. Les dégustations qui se déroulaient en cave se faisaient obligatoirement à la bougie, la lumière vivante, ou dans la pénombre. Cette ambiance lumineuse spécifique apparaît comme une des conditions importantes pour percevoir les messages du lieu délivrés par le vin à travers la dégustation géo-sensorielle.

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1ères Rencontres des vins issus de vignes franches de pied

16 et 17 janvier 2020 à Podensac, en Bordelais

Jacky Rigaux

Si les vignes franches de pied sont aujourd’hui minoritaires, elles sont revenues dans la lumière grâce à des vignerons convaincus qu’elles restituent plus fidèlement le message du lieu dans le vin qui en naît. Charles Joguet est sans doute le premier vigneron visionnaire engagé dans cette voie. C’est lui qui a inspiré Didier Dagueneau, lequel a pu ainsi s’engager la même année dans la plantation, côte à côte, dans un grand terroir, d’une vigne franche de pied et d’une vigne greffée : Pouilly-Fumé Astéroïde et Pouilly Fumé Pur-Sang. François Chidaine l’a fait un peu plus tard sur Montlouis, Philippe Charlopin sur Marsannay, Anne-Claude Leflaive sur Puligny-Montrachet… Des vignerons s’avisèrent qu’il existait encore des vignes franches de pied sur leur vignoble, comme Alexandre Chartogne à Mervy, en Champagne. Récemment, Thibault Liger-Belair, en rachetant un vignoble sur Moulin à Vent, découvre une vigne franche de pied pré-phylloxérique. Le vieux propriétaire qui lui vendait son domaine ne pensait pas la mettre dans la corbeille, mais Thibault fut enthousiasmé par son acquisition !

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